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Santé Tabac Tabagisme passif

La perception du tabagisme évolue mais les Français sous-estiment encore les dangers du tabagisme.

Dans notre pays, chaque année, ce sont près de 66.000 cancers qui sont attribuables au tabac. Cela représente près de 28% des cancers chez les hommes et 8% chez les femmes. 73.000 personnes perdent la vie chaque année, en France, à cause du tabac, dont 45.000 par cancer. Les autres décès causés par le tabac sont, pour la plupart, la conséquence de maladies ou accidents cardiovasculaires.

Sur ce terrain de la mortalité liée au tabac, les évolutions sont notables : la mortalité par cancer du poumon recule chez les hommes alors qu’elle augmente fortement chez les femmes. Cette tendance s’explique par le vieillissement des premières générations de fumeuses nées dans les années cinquante. Les experts sont d’ailleurs unanimes : il faut s’attendre dans les prochaines années à une explosion de cancers du fumeur chez la femme notamment le cancer du poumon qui, selon les prévisions, devrait tuer plus de femmes que le cancer du sein.

Pour rappel, la fumée de tabac contient 7 000 substances chimiques, dont 70 cancérogènes. Le tabac est la cause directe, ou un facteur favorisant, pour 17 localisations de cancers. Si le cancer du poumon est connu pour être associé au tabac (89 % pour les hommes et 65 % pour les femmes), ce dernier est également un facteur de risque pour de nombreux autres cancers, avec des fractions attribuables variables : cavité nasale, bouche, pharynx, larynx, œsophage, vessie, foie, rein, pancréas, estomac, leucémie, côlon, ovaire, col de l’utérus, sein, …

Face à ces réalités tragiques, l’étude sur les perceptions du tabagisme en France, publiée la semaine dernière par Santé Publique France, pointe le maintien d’idées reçues et une méconnaissance des risques. Les sondés estiment ainsi, à tort, que c’est à partir de 12 cigarettes par jour pendant 16 ans et demi qu’il y a un risque élevé d’avoir un cancer ; près de 70% d’entre eux estiment, également à tort, que respirer l’air des villes est aussi dangereux que de fumer une cigarette, ou que faire du sport nettoie les poumons.

L’étude révèle également que les fumeurs sont parfaitement conscients des dangers auxquels ils s’exposent et craignent, pour les trois quarts, de développer un cancer du fumeur.
L’exposition au tabagisme passif est, quant à elle, inversement proportionnelle à l’âge : plus on est jeune, plus on est exposé. 35% des 15-24 ans sont exposés quotidiennement au tabagisme passif. Les 15-24 ans non-fumeurs sont les plus nombreux à déclarer un tabagisme à leur domicile (30 %) ; près des trois quarts des élèves et étudiants de plus de 15 ans déclarent avoir été exposés à la fumée de tabac des autres « à l’école, au lycée, à l’université » au cours des trente derniers jours.

Il n’est donc pas l’heure encore de baisser la garde, si l’on veut atteindre, enfin, la première génération sans tabac tant espérée.

DNF – Lettre bimensuelle di 1er février 2019

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